Il avait imaginé un autre destin...
Non, s’exclame d’un ton furieux cette excellente personne à la chevelure grisonnante, ce n’est pas parce que l’intérêt porté à mes textes me flatte que je vais m’aventurer dans cette galère. Écrire un roman ? Que Dieu me protège d’une telle ineptie. Pour raconter quoi ? Tout a déjà été dit et redit maintes fois… Oublies-tu que je manque d’imagination ?
L’heure tardive, bien après minuit, rend la vie encore plus incompréhensible, elle détourne les illusions, et enraye la lutte contre les assauts du subconscient. Il dit encore : j’ai imaginé mille histoires, j’en ai jamais écrit aucune… Vaincu, il haussa les épaules et ajouta : qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ?
C’est ce qu’on appelle une grande lucidité. Il se jeta sur le lit. Allongé, il attendit la fin de la nuit Et finit par se consoler en vidant son verre d’un trait.
(remeny – 23 novembre 2011)