Vers le port

Publié le par noserrances.over-blog.com

"L’unique patrie, étranger, c’est le monde que nous habitons ;

un seul chaos a produit tous les mortels."

(Méléagre, Anthologie Grecque)

 

 

 

 

 


On dévalait cette rue dont j'ai perdu le nom, on courait comme des fous dans les escaliers, ou bien on se laissait glisser sur les rampes en métal rouillé, notre repère, le palmier tout en bas.
Quand on l'aurait dépassé, on verrait les bassins et peut-être un gros navire, un paquebot, avec ses centaines de hublots, un grand bateau tout blanc qui nous parlerait de voyages, tellement immense lorsque nous serions tout à côté de lui, le longeant sur le quai, rêvant de départ, en suivant des yeux les remorqueurs, et les jets courbes d'eau sales jaillissant des flancs des coques, le va-et-vient des lourdes cordes serrant les épaisses bites d'amarrage, la fumée crachée par les hautes cheminées, en admirant l'activité inlassable des grues portant les containers comme le ballet tournoyant des radars infatigables, en écoutant les sirènes donner profondeur à l'espace portuaire.

 

 

miel, mercredi 03 octobre 2007 à 03h30

Publié dans Poèmes-Textes

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