La Grande Bouffe

Publié le par noserrances.over-blog.com

Riez, chantez, dansez

Frappez dans les mains

Et honneur au bon vin

Voici venir le temps des ripailles

L'heure des agapes

 

Riez, chantez, dansez

Fous et résolus

 

La soupe fume

Le pain est coupé

Saigné et flambé, le porc est cuit

Du romarin, un plant de thym

Les arômes embaument

Fumets enivrants

 

 

Cuillères, fourchettes, couteaux

Mille bouches ingurgitent, mastiquent,

déglutent et gélatinent

Les mâchoires grincent

Les ventres gargouillent

 

De tant boire, bavasser, et badiner

Epuiser les digestifs

Qu'importe le  vin?  

La suite est connue ! 

 

Ô Lucullus, Ô  Bacchus et toi, Gargantua

Des intempérances  imperturbables Dieux

Jaugez  vos disciples initiés 

Spectacle obscène

Ventres gonflés

Sueurs aux fronts

Ça dégouline, ça rote, ça vente

Et éructent avec satisfaction 

On a connu de bien pires outrages

Repus ils s’affalent

Et tombent endormis

 

 

Ce repas est magnifique, on fait bombance, clamait le quidam.  Et je m’ennuie !

 

 

 

 

Remeny - 21 janvier 2011

Publié dans Poèmes-Textes

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M
<br /> eh bien mon ami...<br /> <br /> voilà: http://noserrances.over-blog.com/article-la-grande-bouffe-poeme-de-remeny-recitante-miel-66280303.html<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Ah tu me fais sourire!<br /> <br /> non ce n'est pas tâté du tout!<br /> si c'était râté, je te le dirais, tu sais que je suis impitoyable (avec toi ou à ton égard)<br /> <br /> nos oeuvres nous échappent et elles font "sens" comme nous ne l'avions pas prévu!<br /> ce qui n'est pas prévu te dérange un peu (beaucoup?)<br /> <br /> le travail est normal sur un texte<br /> il ne faut pas trop vite lâcher le morceau!<br /> <br /> moi aussi il m'arrive de commencer avec une idée et de me dire que finalement eh bien non, le texte a l'air de signifier autrement<br /> je ne lui en veux pas au texte<br /> et même je le respecte de m'amener dans mon inconscient, là où je dis ce que je parais ne pas penser ou ne pas vouloir!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> tu écrirais ceci après le mot quidam?<br /> <br /> (tu as voulu écrire "palpez nos âmes" je suppose)<br /> <br /> "Ce repas est magnifique,<br /> on fait bombance, clamait le quidam.<br /> <br /> Du haut de votre piédestal<br /> Palpez nos âmes!"<br /> <br /> <br /> avec la version actuelle, il a une signification, qui n'est peut-être pas celle que tu aurais voulue<br /> mais qui est bien tangible<br /> et que j'ai développée dans mon com précédent ici, comme par le texte qui y a répondu "game over"<br /> <br /> maintenant si tu écris ce que tu me dis à la fin de ce texte (en y laissant ou non "et moi je m'ennuie"<br /> que veux-tu dire?<br /> <br /> si tu enlèves "et moi je m'ennuie"<br /> nous restons dans une atmosphère de fête de bonne bouffe abondante<br /> le quidam s'esbaudit<br /> et invoque les dieux pour leur demander de procéder à une sorte de "jugement"<br /> "palpez" c'est comme "pesez"<br /> <br /> pendant qu'on bouffe, tu demande (ou le quidam demande) que les dieux palpent nos âmes (car ce n'est pas que de pain que l'on vit, et le poids de l'âme n'est pas celui du corps! il se peut que nous<br /> soyons trouvés "trop léger")<br /> <br /> toujours ce regard distancié: il y a un festin, mais ne cache-t-il pas la misère de l'âme?<br /> <br /> <br /> <br /> cependant si la signification est tentante<br /> l'éllipse entre le quidam et cette demande:<br /> <br /> du haut de votre piédestal<br /> palpez nos âmes<br /> <br /> est trop grande<br /> <br /> si le quidam peut dire sans problème: (la fête est parfaite) et moi je m'ennuie, opposition tout-à-fait acceptable, qui conclut le texte sans appel<br /> <br /> <br /> il n'en est pas de même si le quidam demande à ces "dieux" de palper les âmes, ce n'est plus une opposition<br /> c'est une injonction qui vient au quidam après une réflexion intérieure dont nous n'avons aucune introduction auparavant<br /> c'est pourquoi je parle d'ellipse<br /> et c'est au lecteur de deviner pourquoi le quidam demande aux "dieux" de palper les âmes<br /> <br /> moi je n'ai peut-être pas bien deviné d'ailleurs!<br /> <br /> A mon humble avis de lecteur à haute voix des textes, cette variante n'apporte ni davantage d'élan poétique au texte, ni davantage de fluidité<br /> <br /> et ce ne peut en être la conclusion, la chute , le point final<br /> <br /> un poème n'est pas qu'écrit, il est fait pour être lu<br /> et entendu<br /> et compris lorsqu'il a été entendu, sans être vu<br /> <br /> alors comment te dire simplement ce que je ressens:<br /> <br /> prononce la phrase du quidam<br /> "Ce repas est magnifique, on fait bombance, clamait le quidam."<br /> <br /> et lentement et du façon péremptoire et conclusive<br /> "et je m'ennuie"<br /> <br /> là on a l'impression que le poème est terminé<br /> et on a l'impression qu'on comprend le quidam qui veut dire "vanité, tout est vanité"<br /> <br /> <br /> maintenant tu redis à haute voix la phrase du quidam:<br /> "Ce repas est magnifique, on fait bombance, clamait le quidam."<br /> <br /> et tu continues:<br /> <br /> "De votre piédestal<br /> Palpez nos âmes"<br /> <br /> et tu éprouves si ce texte est ainsi terminé ou bien si cette variante offre une solution non conclusive du poème<br /> <br /> si tu enlève les paroles du quidam et que tu sautes de:<br /> " Ô Lucullus, Ô Bacchus et toi, Gargantua<br /> <br /> Des intempérances impertubables Dieux<br /> <br /> Tes disciples initiés brament en coeur<br /> <br /> Qu'ainsi votre volonté soit faite ! "<br /> <br /> à<br /> "De votre piédestal<br /> Palpez nos âmes"<br /> <br /> c'est alors les "initiés" qui parlent aux "dieux"<br /> <br /> personnellement, je ne ressens pas ces deux vers comme la conclusion du poème dans ce cas là non plus<br /> et l'ellipse est toujours "grande", comment les initiés qui sont entrain de boire et manger, et non pas distanciés comme le quidam qui s'ennuie donc qui se trouve "sur la touche", en observateur<br /> critique,comment donc les initiés en arrivent-ils en pleines libations et agapes à cette conclusion en forme de demande, d'injonction envers les "dieux"? une "prière" qui touche au spirituel (le<br /> poids de l'âme) et non au matériel?<br /> <br /> voilà toutes les réflexions et questions que m'évoquent ta proposition de "variante"<br /> <br /> à présent la balle est dans ton camp<br /> que vas-tu faire?<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Waouw ! Quelle analyse !<br /> <br /> <br /> Que vais-je faire ?  Rien !<br /> <br /> <br /> J'aurais laissé le "quidam" et "je m'ennuie" car - et là tu avais raison - c'est la clé de tout.  J'aurais mis Du haut de votre piédestal<br /> Palpez nos âmes!"  juste mis avant, en lieu et place de "qu'ainsi votre volonté soit faite"...<br /> <br /> <br /> A dire vrai, ce texte/poème est raté.  Je m'explique.  J'ai écrit ces lignes après avoir vu et revu et rerevu sur you tube 2 petites séquences à savoir une vidéo sur le "satiricon" de<br /> Fellini et un extrait de "la grande bouffe de" Marco Ferreri.  Ensuite j'ai senti le besoin d'écrire quelque chose dans le genre...  Et j'ai laissé courir ma plume (enfin, mon clavier)<br /> jusqu'au terminus où j'ai calé à fond...<br /> <br /> <br /> En relisant le tout je me suis aperçu que j'avais écrit une grande bouffe "light", et très aseptisée, le contraire de ce que je voulais faire...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je ne trouve pas du tout "mauvaise" ta fin<br /> peut-être aurais-je mis "que votre volonté soit faite" au lieu de "qu'ainsi votre volonté soit faite"<br /> le texte est plus léger et fluide sans le mot "ainsi" qui renvoie plutôt à une démonstration mathématique<br /> <br /> par contre je ne toucherais rien de cette fin<br /> <br /> pourquoi? parce qu'elle donne justement sens au reste du texte:<br /> c'est la fête des "sens" comme je te disais dans mon commentaire précédent<br /> et pourtant, la personne qui "parle"<br /> bien que tout soit "parfait" pour cette fête<br /> est "sur la touche"<br /> elle s'ennuie<br /> <br /> et en effet, on peut avoir tout ce qui paraît faire le bonheur (dans l'absolu) et cependant manquer de l'essentiel<br /> car l'essentiel n'est pas dans le boire et le manger<br /> pas dans l'apparence<br /> <br /> c'est ce que j'ai voulu prolonger par le texte que j'ai écrit en réaction au tien<br /> <br /> la fête, le lieux, l'atmosphère peuvent être "parfait", mais on peut se sentir "décalé" et insatisfait pour tas de raisons très valable et non imputable à ceux qui ont préparé la fête<br /> <br /> ta fin donne une dimension réaliste<br /> l'arrivée de la réalité dans ce texte<br /> <br /> et puis tu sais aussi bien que moi qu'il arrive que Lucullus s'ennuie ferme chez Lucullus! malgré sa bonne table et ses magnifiques jardins<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> une autre variante :<br /> <br /> <br /> Du haut de votre piédestal<br /> <br /> <br /> palpez nod âmes.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> C'est la chute de ton texte qui m'a inspiré le texte qui suit: "Game over"<br /> <br /> au milieu de cette "fête des sens"<br /> je l'ai vu, assise dans sa cape noire, à sa table d'habituée du 7/7, non loin de la gare<br /> (une histoire vraie)<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Une histoire forte que je vais relire à nouveau, calmement... je réagirais ensuite.<br /> <br /> <br /> En ce qui concerne "La grande bouffe", je n'aime pas, mais alors vraiment pas la fin : "Qu'ainsi votre volonté soit faite".  Je l'ai mise par dépit !  J'ai écrit ce texte presque d'une<br /> traite, mais je ne parvenais pas à le terminer.  Trois jours, pendant trois jours j'ai cherché en vain la dernière phrase... je n el'ai jamais  trouvée... alors que la chute<br /> s'imposait déjà dans ma tête.<br /> <br /> <br /> Je cherche toujours cette étincelle ! il est donc possible que cette fin soit rémaniée ultérieurement, et même plusieurs fois !<br /> <br /> <br /> <br />